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Christian Bernard

25 avril 2023

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La galerie ETC à Paris présente actuellement Stéphane Bordarier. Son exposition coïncide avec la publication de ses écrits par L’Atelier contemporain sous le titre La Couleur réfléchie. Ce fort volume est passionnant à plus d’un titre. Il contient de nombreuses pages des journaux intimes de l’artiste et il assemble la plupart des textes critiques qu’il a écrit et souvent publiés. Tous les artistes ne pratiquent pas l’écriture comme Bordarier. Ses journaux n’ont pas été tenus en vue d’une publication ultérieure. Cela leur donne une fraîcheur, une immédiateté et une liberté de ton et d’expression qui en agrémente la lecture. Voici donc l’occasion de côtoyer ce peintre au plus près et de voir ce qu’il regarde avec ses yeux. Et c’est d’abord un regard dont ces écrits rapportent les attentions et les émotions. Quand il voyage en Italie pour contempler les œuvres des peintres qu’il aime, Bordarier les observe du point de vue du peintre qu’il est, c’est-à-dire un peintre qui a tout écarté de ses tableaux sauf la couleur. Et ce qu’il voit, c’est le jeu des couleurs des fresques ou des tableaux qu’il s’emploie à trouver de villes en villages, de musées en monastères. L’artiste-connaisseur qu’il est juge des oeuvres du passé à partir du sens de la couleur qu’elles démontrent. Les tableaux montrés par Bordarier chez ETC témoignent parfaitement de ce sens et de cette passion de la couleur seule. Là sont associés des travaux récents et des pièces qui sont des sortes d’apax. Elles sont sans suite ou descendance dans le corpus du peintre, comme des tentatives (encore) infructueuses. Il est éclairant de voir ce qui fait série et ce qui reste unique, comment ces tableaux sont voisins et comment ils demeurent dissociés. Les aplats de couleur qu’étend Bordarier sur ses toiles sont denses, intenses, tendus jusqu’au voisinage des bords demeurés non-peints. Aucun repentir possible dans cette façon d’étaler la couleur à même la colle encore fraîche dont est apprêtée la toile, aucun doute dans l’affirmation de la couleur-forme qui expose aussi bien la neutralité régulière de la surface que les aléas des contours où la flaque de couleur rencontre ses limites. On aimerait qu’il y ait encore des regards pour des expériences aussi fondamentales.

Stéphane Bordarier – remise en jeu

Pierre Wat

Art Press n° 489, juin 2021

Stéphane Bordarier – Comme l’eau dans l’eau

Lydia Harambourg

La gazette Drouot n° 8, février 2017

Stéphane Bordarier – Mamco

Erik Verhagen

Artpress n° 425, septembre 2015

Stéphane Bordarier – Galerie Jean Fournier

Guitemie Maldonado

Art Forum, mars 2012

Stéphane Bordarier – Musée Fabre

Romain Mathieu

Artpress n° 365, mars 2010

Stéphane Bordarier at Jean Fournier

Joe Fyfe

Art In America, décembre 2006

Stéphane Bordarier

Ann Hindry

Art Press n° 310, mars 2005

Stéphane Bordarier – Le territoire de la peinture

Jean-Marc Huitorel

Artpress n° 241, décembre 1998